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2020 - Éditorial, par Marie-Françoise Canérot
Le Journal vespéral de Julien Green : celui des huit années qui mènent l’auteur de 80 à 98 ans.
Le numéro 11 consacré à ces années est peut-être le numéro le plus ensorcelant de toutes les Études Greeniennes, car accompagner jusqu’à son dernier souffle un homme très âgé mais capable tous les soirs d’aller à son bureau mettre des mots sur le jour qui finit, c’est lever un voile sur le mystère du grand âge, du très grand âge que l’on coudoie aujourd’hui trop souvent en (...)
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2019 - Éditorial, par Marie-Françoise Canérot
En mémoire de Cathy Ravoahangy
Le retour après dix années à la présence de la langue anglaise et de sa sœur émigrée aux États-Unis dans l’univers et l’histoire de Julien Green est-il le fruit du pur hasard ? Il est plutôt le don de cette merveille qu’est le Journal de Julien Green : tant de chercheurs ont tourné tant de fois ses pages pour nos journées d’études et nos colloques qu’ils se devaient d’être fascinés et interrogés par l’incessant retour dans ces notations (...)
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2017 - Éditorial, par Marie-Françoise Canérot
Traiter dans une mince revue de Julien Green et la Bible, est-ce une gageure, une inconséquence ? L’intimité de l’homme et de l’écrivain avec la Bible est, comme le montre le Journal, si vertigineuse qu’elle décrédibilise tout désir d’épuiser le sujet. Comment embrasser les effets du Livre des livres sur un homme et un écrivain dont il fut, comme il l’évoque lui-même, le lait maternel, le pain quotidien, la lecture journalière sur quatre-vingt-dix-huit années ?
Mais (...)
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2017 - Éditorial, par Marie-Françoise Canérot.
Entre la détresse inconsolable d’avoir perdu, à l’âge de quatorze ans, l’amour et le soutien d’une mère divinisée et le « Famille, je vous hais » d’André Gide, ainsi se tient Julien Green dans ce numéro 8 d’Études Greeniennes. Éclatante modernité donc d’un écrivain dévastant par l’ironie l’ordre établi de la famille bourgeoise, la comédie du mariage, l’infantilisme des épouses, les pulsions castratrices des mères, le tragique sournois des hérédités, les ravages du désir (...)
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2016 - Éditorial, par Marie-Françoise Canérot.
Julien Green avait en abomination « les livres pieux ». Son journal ne cesse de les honnir : ouvrages édifiants qui prêchent une « bonne petite religion assoupissante et bénisseuse ». Par pudeur, mais surtout par respect pour la grandeur de l’expérience religieuse, il n’a eu de cesse que de purger son journal de confidences sur sa vie spirituelle jugées indécentes, donc indignes. Ce numéro 7 d’Études Greeniennes ne peut donc être un livre pieux.
Julien Green, (...)
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2016 - Introduction, par Carole Auroy.
Soif térébrante, éblouissement révérenciel… La violence des émotions que déchaîne, dans l’œuvre autobiographique et romanesque de Julien Green, l’apparition des corps est le site d’un faisceau d’énigmes. L’énigme est d’abord celle d’un désir, vertigineux, qui oscille entre l’appel de la beauté et la fascination par la laideur ou la cruauté, qui caresse le mirage d’une humanité asexuée et réclame des festins sensuels, tandis que plane le « rêve immémorial d’une humanité déchue, la (...)
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2013 - Éditorial, par Marie-Françoise Canérot.
La nuit, chacun fait ce qu’il veut. L’invisibilité, paradoxalement, décuple la puissance : elle lui confère l’inestimable privilège de la liberté.
Le doux Julien Green – l’homme et l’écrivain – aura, de l’enfance à la mort, osé capter à son profit les pouvoirs, purificateurs ou démoniaques mais toujours exaltants, que vous obtient l’exploration nocturne. Il est le double ou le rival de tous les artistes – écrivains, peintres, musiciens – qui furent des oiseaux de nuit et (...)
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2012 - Editorial
par Marie-Françoise Canérot
En parodiant celui d’un film célèbre, le titre d’Études greeniennes n° 4 donne tout son éclat au statut si particulier que Julien Green s’attribue : il est un Américain de Paris. Son enracinement dans la capitale française et ses droits inaliénables sur elle s’affirment dans cette formule avec une conviction hautaine dont il ne se départira jamais. Il est de Paris.
Mais, dans sa brièveté cinglante, cette affirmation ouvre sur la vertigineuse réalité de (...)
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2011 - Éditorial
C’est avec une émotion particulière que nous plaçons le troisième numéro d’Études greeniennes sous l’égide des Arts. Nous avons conscience, en effet, de toucher à ce qui constitue, avec la foi, l’essence de la vie humaine selon Julien Green.
Non seulement Julien Green est artiste en tant qu’il est écrivain, mais sa vie d’homme, répercutée dans les notations de son journal quotidien, est une quête ininterrompue de la Beauté dans la production artistique des divers temps et lieux. Et (...)
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2010 - Éditorial
par Marie-Françoise Canérot
Ce numéro 2 d’Études greeniennes, nous le rêvions plus riche de pages et de rubriques, en réponse au chaleureux accueil réservé à notre revue naissante. Ce rêve se sera réalisé grâce à des collaborations enthousiastes auxquelles nous tenons à rendre hommage.
Touchant les liens complexes entre Julien Green et un xxe siècle qu’il a traversé de part en part la plume à la main, six études de fond aident à cerner l’ambigu rapport de l’écrivain avec une modernité à laquelle (...)