Julien Green et l’insolite

 Avant-propos

Ce volume contient les Actes du Colloque Julien Green et l’insolite qui a eu lieu les 22 et 23 septembre 1995 dans la salle des Actes de l’Université Paris-IV Sorbonne.

Nous tenons à remercier les personnalités qui ont contribué à sa réalisation et à sa réussite : Monsieur Jean-Pierre Poussou, Président de l’Université Paris-IV Sorbonne, Monsieur Michel Murat, Directeur du Département de Français, et Monsieur Jean Touzot, vice-président de la Société Internationale des Etudes Greeniennes.

L’insolite dans l’oeuvre de Julien Green nous avait paru une voie de recherches fécondes pour le deuxième colloque organisé par notre Société. En effet cette notion, brillamment introduite dans ses multiples significations par Yves Bourdil, nous a permis de saisir de plein fouet la modernité de Julien Green, romancier et dramaturge, de faire surgir dans tout son éclat l’audace d’un écrivain qui n’a jamais ni affaibli ni affadi l’étrangeté sous laquelle le monde lui apparaissait. Avec une liberté totale, source d’une poésie ininterrompue, il a à la fois exprimé ses "extases" (Michéle Raclot) et ses "rêves" (Myriam Kissel), mais aussi, dans ses premiers romans, obligé à voir ce que Baudelaire avait vu : "l’horreur de la vie" (Marie-Françoise Canérot). L’inspiration chrétienne des romans les plus tardifs n’a fait que renforcer ce lien de Green avec l’insolite (Jean-Philippe Miraux, Pierre Masson, Eamon Maher), révélant en particulier l’importance de "l’esthétique de la discontinuité" dont traite Claude Foucart. C’est ainsi toute l’oeuvre de fiction qui a pu être considérée en partant de cette notion, de Mont-Cinère (Michaël O’Dwyer) à Dixie (Jean-Pierre Piriou).

Nous voudrions remercier la présence à ce colloque de jeunes chercheurs (Isabelle Babin, Hélène Dottin) qui ont prouvé l’intérêt que l’oeuvre de Green rencontre auprès des nouvelles générations.

Marie-Françoise Canérot

 Table des matières

• Marie-Françoise Canérot. - Avant-propos
• Pierre-Yves Bourdil. - Qu’est-ce que l’insolite ? - p. 5
• Michèle Raclot. - Glissements insolites de la sensation : l’expérience de l’extase dans les romans de Green antérieurs à 1950 - p. 15
• Claude Foucart. - L’Insolite et l’esthétique de la soudaineté - p. 31
• Myriam Kissel. - L’Inquiétante étrangeté : le Rêve, structure de la création littéraire - p. 43
• Isabelle Babin. - L’Insolite dans le Théâtre de Julien Green - p. 55
• Marie-Françoise Canérot. - Les premiers romans de Julien Green : un réalisme insolent et insolite - p. 67
• Michaël O’Dwyer. - L’Insolite dans Mont-Cinère : le cas d’Emily Fletcher - p. 81
• Jean-Philippe Miraux. - Insolite et énigme comme horizons du poétique dans Moïra - p. 93
• Eamon Maher. - La Joie insolite dans deux romans greeniens : Moïra et Chaque homme dans sa nuit - p. 101
• Pierre Masson. - Insolite, étrange, surnaturel dans Chaque homme dans sa nuit - p. 111
• Hélène Dottin. - L’Autre : L’Autre en son miroir - p. 121
• Jean-Pierre Piriou. - Dixie et ses fantômes - p. 133